Introduction
Depuis près de quatre-vingts ans, des dizaines de milliers de substances chimiques ont été créées. Des substances chimiques ayant des qualités de conservation ont été ajoutées à des aliments et à des cosmétiques; des pesticides ont été synthétisés pour augmenter la production agricole; d’autres substances ont été créées pour imperméabiliser nos mobiliers et nos vêtements; encore d’autres l’ont été pour donner de la flexibilité aux plastiques ou, au contraire, pour les solidifier; sans compter tous les produits intégrés dans les matériaux de construction pour éviter les moisissures ou prévenir l’oxydation. Toutes ces substances, prévues pour un usage spécifique, se retrouvent inévitablement dans l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et la nourriture que nous consommons. Aujourd’hui, tous les humains de la planète sont contaminés à différents degrés par ces substances. Ainsi, de 100 à 300 substances chimiques artificielles se retrouvent dans notre corps.
L’alarme a été sonnée dans les années 1960 afin d’alerter la communauté scientifique quant aux effets néfastes des pesticides sur la reproduction de certains animaux. Pourtant, ce n’est que récemment que l’on a commencé à faire le lien entre l’exposition quotidienne à cette soupe de substances et des maladies chroniques comme les maladies cardiaques et respiratoires, le diabète de type 2, l’obésité, les baisses de fertilité et les difficultés d’apprentissage chez les enfants, pour ne nommer que celles-là.
De la même façon, alors que nous croyions le fœtus à l’abri de ces contaminants, à sa naissance, le bébé a déjà hérité d’un patrimoine non négligeable de contaminants transmis par sa mère. On envisage, à moyen terme, l’apparition de plus en plus fréquente de maladies dites « environnementales », celles-ci étant provoquées par une exposition à des substances toxiques omniprésentes dans l’environnement de vie ou de travail.
Au moment de cette intense période de développement et de commercialisation de produits chimiques et de technologies différentes, certaines personnes se sont plaintes de malaises et de problèmes de santé liés à des expositions à des substances chimiques, à des matières biologiques comme les moisissures ou à des rayonnements électromagnétiques. C’est là qu’on a commencé à parler d’hypersensibilités environnementales : « hypersensibilités », parce qu’il s’agit de symptômes qui apparaissent à des niveaux d’exposition très faibles, auxquels la plupart des gens ne ressentent aucun malaise, « environnementales », parce qu’il s’agit de contaminants omniprésents dans l’environnement.